Valparaiso, promenade engagée et poétique

Publié le par Audrey & Baptiste

Portenos, Cerro et Graffitis à Valparaiso

Valparaiso, promenade engagée et poétique

Vingt-cinq heures de bus depuis le désert d’Atacama, cap sur Valparaiso, ville entre mer et ciel, entre réel et imaginaire.

A la rencontre des Porteños

Guidés par deux étudiantes déguisées en Charly (celui des petits, pas celui des grands enfants, si tristes en ces jours si sombres), la visite commence sur la pompeuse place Sotomayor, quartier du port. Tout a commencé là, face aux flots, la ville s’est ancrée dans l’océan. Son amant célèbre, Pablo Neruda rappelle le glorieux passé de ce « port fou », « cette fiancée de l’océan », cette ville plantureuse enjambant les collines et s’offrant aux vents du Pacifique.

D'ici, le défilé des mariniers, la valse des containers hissés sur les paquebots…suffisent à s’imaginer attabler à une marisqueria du Mercado Puerto face à un vieux cap-hornier.

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Mais à y regarder de plus près la peinture des bâtiments du port s’écaille, nombre d’embarcation s’ennuient, nostalgiques d’un temps révolu où le port de Valparaiso offrait une halte incontournable après avoir vaincu le détroit de Magellan. Un temps où le canal de Panama n’existait pas. La vie niche désormais en hauteur, elle se faufile parmi le dédale des ruelles montant à l’assaut des collines, les cerros.

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La vie à l’assaut des cerros

Cerro Bella Vista, Cerro Concepcion, cerro Alegre… y a de la joie dans le labyrinthe de Valparaiso. De montées en descentes, d’escaliers sans fin en ascencores bringuebalants quel bonheur de découvrir les collines hérissées de maisons colorées. De ces promenades dans la ville, Neruda écrivait « Ces collines portent des noms profonds. Voyager parmi ces noms est un voyage sans fin (…) parce que le voyage à Valparaiso ne prend fin ni sur la terre, ni dans les mots ».

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Chaque colline dégage un charme particulier…. Cerro Concepcion et Cerro Alegre aux trottoirs joyeux, aux peintres de rues croqueurs de couleurs, aux passages se faufilant entre des maisons débordantes de vie.

Cerro Carcel pour loger dans une drôle de maison vert-citron couverte de mosaïques. Cerro Carcel encore qui transforme les prisons de surveillance et de punition en centre culturel ouvert et créatif.

Cerro Bellavista perché face à la grande bleue où Pablo Neruda amarra son paquebot, la Sebastiana. Tout dans cette maison poétique clame l’amour du poète pour la mer. « L’océan pacifique dépassait de la carte ! On ne savait pas où le déposer. Il était tellement grand, désordonné et bleu qu’il n’y avait de place nulle part/ C’est pour cela qu’ils le laissèrent devant ma fenêtre. » Regorgeant d’objets loufoques glanés au fil de voyages, la Sebastiana se parcourt avec curiosité. Face aux baies vitrées, tentés par le fauteuil tâché par l’encre verte, on se prend à rêver d’y poser ses pénates quelques jours, le temps que l’inspiration vienne.

Y a de la joie dans les cerros Conceptcion et AlegreY a de la joie dans les cerros Conceptcion et Alegre
Y a de la joie dans les cerros Conceptcion et Alegre
Y a de la joie dans les cerros Conceptcion et AlegreY a de la joie dans les cerros Conceptcion et AlegreY a de la joie dans les cerros Conceptcion et Alegre

Y a de la joie dans les cerros Conceptcion et Alegre

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Villa Sebastiana de Pablo Neruda, un marin sur terreVilla Sebastiana de Pablo Neruda, un marin sur terre
Villa Sebastiana de Pablo Neruda, un marin sur terreVilla Sebastiana de Pablo Neruda, un marin sur terre

Villa Sebastiana de Pablo Neruda, un marin sur terre

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L’art urbain

Outre leurs murs de taules ondulées multicolores, ses maisons tarabiscotées portent une autre caractéristique qui fait aimer cette ville : ses graffitis. Les fresques s’emparent du moindre coin. Ici pour unir traditions du désert et culture mapuche, là pour témoigner de la condition de marin ou encore pour rire des infidélités chiliennes. Le street art ne se cantonne pas au Museo a Cielo Abertio, il revendique, s’insurge, remémore, donne espoir partout. Bombes de couleur à la main, les Porteños clament la plus noble des libertés, la plus humaine, la liberté d’expression.

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Liberté de s’exprimer, crayon à la main, vocation du caricaturiste Lukas dont les croquis « à la Sempé », permettent aux voyageurs curieux de saisir le caractère fier et insoumis des Porteños. Valparaiso en toute intimité.

Bombes de couleur ou crayons à la main, liberté chérieBombes de couleur ou crayons à la main, liberté chérie
Bombes de couleur ou crayons à la main, liberté chérie
Bombes de couleur ou crayons à la main, liberté chérieBombes de couleur ou crayons à la main, liberté chérie

Bombes de couleur ou crayons à la main, liberté chérie

Réflexion attrapée dans une expo « Dans la vie, il n’y pas de lieux mais des instants dans ces lieux ». Autant dire que nous avons aimé les instants vécus dans ces ruelles. Ces instants volés aux Porteños à parcourir leurs collines bariolées ont appelé d’autres instants de lieux, une semaine lisboète du printemps 2012. Plaisir de se souvenir.

Toutes deux ont un destin entre océan et collines, des ascencores d’un autre âge, des habitants accueillants et gourmands, des collines hautes en couleur tantôt bourgeoises, tantôt bohèmes, un poète comme amant, Pesoa pour l’une, Neruda, pour l’autre.

Valparaiso, promenade engagée et poétique
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"La ville est l'aliment préféré des chiens", Daniel Pennac

"La ville est l'aliment préféré des chiens", Daniel Pennac

C’est une maison verte accrochée à la colline…

Notre point d’ancrage, la Casa verde limon, une auberge vert-citron parsemée de mosaïques au sommet d’une ruelle festive de Cerro Carcel où la bonne ambiance règne. A l’intérieur, des chambres à la décoration surprenante, un salon artistique où l’on peut s’essayer au trapèze ( ! ), une cuisine familiale. Charmante adresse qui bat au rythme de la ville.

Les montées et descentes sollicitent les gambettes et creusent les estomacs. Il se dit de Don Sergio qu’il doit sa particule à ses talents de cuisinier. On a goûté ses alfajores (douceur de Valpo) et ses empañadas et on a aimé. Vous le trouverez dans un petit passage, Pasaje Bavestrello, point de boutique mais une enseigne et si la porte n'est pas ouverte, il suffit de taper trois petits coups à la porte.

Pour les plus grosses faims, le quartier du port a la réputation d’être malfamé mais de jour, appareils photos dissimulés, il fait le bonheur des affamés qui peuvent s’attabler aux marisquerias.

Dernier tip pour succomber aux charmes de Valparaiso et apprivoiser les cerros en quelques heures, une visite dynamique avec la jeune équipe de Tour 4 Tips.

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Publié dans chili

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L
Très jolies photos.<br /> C'est vrai que ça monte beaucoup. Mais la ville est belle grâce aux couleurs magnifiques que les chiliens affectionnent. Nous devrions prendre exemple, pour égayer nos façades. Par contre, ils aiment les fils électriques. Bon appétit et bon voyage Audrey et Baptiste.
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J
Que de couleurs ! impressionnant Bravo
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L
J’aime tant les mots… Les mots inattendus… Ceux que gloutonnement on attend, on guette, jusqu’à ce qu’ils tombent soudain… Termes aimés, ils brillent comme des pierres de couleurs, ils sautent comme des poissons de platine, ils sont écume, fil, métal, rosée… Il est des mots que je poursuis… Ils sont si beaux que je veux les mettre tous dans mon poème… [...] Ils ont l’ombre, la transparence, le poids, les plumes, le poil, il ont tout ce qui s’est ajouté à eux à force de rouler dans la rivière, de changer de patrie, d’être des racines… […] Oh ! qu’elle est belle, ma langue, oh ! qu’il est beau ce langage que nous avons hérité des conquistadores à l’œil torve… Ils s’avançaient à grandes enjambées dans les terribles cordillères, dans les Amériques mal léchées, cherchant des pommes de terre, des saucisses, des haricots, du tabac noir, de l’or, du maïs, des œufs sur le plat, avec cet appétit vorace qu’on n’a plus jamais revu sur cette terre… Ils avalaient tout, ces religions, ces pyramides, ces tribus, ces idolâtries pareilles à celles qu’ils apportaient dans leurs fontes immenses… Là où ils passaient, ils laissaient la terre dévastée… Mais il tombait des bottes de ces barbares, de leur barbe, de leurs heaumes, de leurs fers, comme des cailloux, les mots lumineux qui n’ont jamais cessé ici de scintiller… la langue. Nous avons perdu… Nous avons gagné… Ils emportèrent l’or et nous laissèrent l’or. Ils emportèrent tout et nous laissèrent tout… Ils nous laissèrent les mots.<br /> Pablo Neruda, J'avoue que j'ai vécu.
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S
La LIBERTE D'EXPRESSION dans toutes ses couleurs... Vive les Charlie de tous les pays!<br /> Un petit air de Lisbonne ou de San Francisco avec ses rues en pente... Il faut vraiment que je m'achète une nouvelle paire de baskets car le Monde vaut vraiment le coup d'être contemplé de près... J'aimerais tant avoir votre ambition et votre culot car vous avez osé ce que beaucoup rêvent mais ne font pas. Ca me fait penser à la chanson que je fais apprendre à mes élèves en ce moment, de Yannick Noah :&quot;Ose, ose, redonne à ta vie toutes ses valeurs Ose, ose, redonne à ce monde toutes ses couleurs....&quot;.
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L
PS / J'aime les escaliers plein de couleurs, la mosaïque non terminée dans votre chambre (plus de matière ou pas d'escabeau ??), et surtout le trapèze (?) Hihihihihi<br /> C'est au cas où ils aient l'honneur d'accueillir Tarzan...
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