Cholitas et midinettes à La Paz, terre de contrastes

Publié le par Audrey & Baptiste

La Paz, fière de figurer parmi les 7 plus belles villes du monde

Avant de nous éloigner des eaux turquoises du lac Titicaca dans un bus bolivien aux fenêtres sales et au moteur bruyant, nous le traversons une dernière fois : bus et passager chacun de son côté. Nous, sur un petit bateau, le bus sur une barque de son gabarit, tous à deux doigts de chavirer.

Chacun sa barque, chacun son chemin...
Chacun sa barque, chacun son chemin...Chacun sa barque, chacun son chemin...
Chacun sa barque, chacun son chemin...

Chacun sa barque, chacun son chemin...

Le bus amorce ensuite une montée drue pour atteindre les vastes étendues de l’Altiplano. Çà et là des villages autour d’un clocher entourés de plantations de quinoa, partout des slogans bleus, blancs, noirs affichent leur soutien inoxydable à Evo Morales, tout juste réélu pour un troisième mandat. Puis, sans crier gare, les petits villages laissent place à une ville frénétique, à la circulation chaotique. Capot contre capot, bus et combis parviennent avec une étonnante fluidité et pas mal d'hardiesse à se frayer un chemin dans le brouhaha d’El Alto, l’immense banlieue de La Paz. La Ciudad de Nuestra Senora de La Paz s’étale en contre-bas. Malgré son nom, il semble difficile de trouver la paix dans cette « capitale ». Tout gringos que nous sommes, nous ne savons plus où donner de la tête en découvrant des milliers de maisons d'adobe et de tôle qui dévalent les pentes vers le centre-ville.

Cholitas et midinettes à La Paz, terre de contrastes
Cholitas et midinettes à La Paz, terre de contrastesCholitas et midinettes à La Paz, terre de contrastes
Cholitas et midinettes à La Paz, terre de contrastesCholitas et midinettes à La Paz, terre de contrastesCholitas et midinettes à La Paz, terre de contrastes

Nous voilà dans la capitale (ou plutôt le centre du gouvernement) la plus haute du monde mais tout le monde n’y vit pas à la même altitude (entre 3200 et 4000 mètres). Une fois n’est pas coutume, ici, les riches résident dans la cuvette tandis que les pauvres peuplent les hauteurs, l'ascension sociale dévale la pente. Pied à terre, La Paz continue de nous étourdir : beaucoup de monde sur les trottoirs, les « cholitas » côtoient les hommes d’affaires en costume cravate et les jeunes filles à la dernière mode. Difficile de se frayer un chemin…d’autant plus que partout la rue est prise d’assaut par des cireurs de chaussures au visage dissimulé par des cagoules, par des stands de tout et n’importe quoi tenus par des caseritas. La Paz est un immense marché, chaque rue à sa spécialité : du biberon aux portes de maison. A la recherche d’une carte mémoire, on nous oriente à raison vers Eloy Salmon, où nous trouvons notre bonheur, véritable ou contrefait, qui le sait ?

La Paz est un immense marché où s'égarent quelques buildings disgracieux La Paz est un immense marché où s'égarent quelques buildings disgracieux
La Paz est un immense marché où s'égarent quelques buildings disgracieux
La Paz est un immense marché où s'égarent quelques buildings disgracieux La Paz est un immense marché où s'égarent quelques buildings disgracieux La Paz est un immense marché où s'égarent quelques buildings disgracieux

La Paz est un immense marché où s'égarent quelques buildings disgracieux

L’affaire est bonne mais pour des affaires en or, il faut grimper dans la ligne rouge du téléphérique qui dessert le chaudron bolivien, El Alto. Fraîchement inauguré, ce téléphérique géant offre un panorama à couper le souffle : des cimes aux neiges (de moins en moins) éternelles à la vallée de la Lune, La Paz est blotti au fond de sa cuvette. Depuis mai 2014, pour le même prix, plus besoin d’emprunter un mini-bus ou un vieux Dodge pour découvrir le quartier autonome qui surplombe la capitale, par contre nous ne pouvons que vous conseiller de venir en compagnie d’un local qui sait retrouver son chemin dans les folles allées du Mercado 16 de Julio.

Montée dans les "bas quartier" de La Paz en traversant el cimiterio coloré
Montée dans les "bas quartier" de La Paz en traversant el cimiterio coloréMontée dans les "bas quartier" de La Paz en traversant el cimiterio coloré
Montée dans les "bas quartier" de La Paz en traversant el cimiterio coloréMontée dans les "bas quartier" de La Paz en traversant el cimiterio coloré

Montée dans les "bas quartier" de La Paz en traversant el cimiterio coloré

Populaire, saturé de couleurs, de vie et de pickpockets qui guettent le chaland, le marché d’El Alto n’est égal à nul autre. Même si La Paz possède aussi son Mercado de Hechiceria (marché aux sorcières), la capitale passerait presque pour policée à comparer. Le long de l’allée des sorcières, de petits feux brûlent les maux des clients, les fœtus de lamas pendent de ci, de là. Paraît qu’en enterrer quatre avec les premières pierres de sa maison est gage de prospérité. Même si les incantations des hechiceria ont de quoi effrayer, ce sont les cholitas, avec leurs jupes superposées, leur petit chapeau melon, qui règnent en maître sur le quartier. Certaines ont construit de véritables fortunes avec leur stand de rue en vendant chicharron (porc frit), jugo vitamino, empanadas. Au point que les plus fortunées d’entre elles portent de vrais Borsalinos made in Italy et font construire de vastes immeubles vitrés avec leur « cholet » (chalet) sur le toit : drôle de palais. Les photos manquent mais pour éviter d’avoir à racheter notre appareil photo sur un des petits stands du marché après un vol à l’arraché, nous l’avons gardé bien caché.

Incantations et fumées dans l'allée des hechicerias
Incantations et fumées dans l'allée des hechiceriasIncantations et fumées dans l'allée des hechicerias

Incantations et fumées dans l'allée des hechicerias

Après 3 heures dans le melting-pot d' El Alto, il est temps de s’éloigner du quartier de la Ceja car une fois les stands repliés cette rue animée se transforme en coupe-gorge. Si les slogans affichent qu’El Alto n’est pas le problème mais une partie de la solution bolivienne mieux vaut encore ne pas y trainer de nuit. Parions que le métro-cable change la donne et qu’un jour les pauvres d’aujourd’hui seront les riches de demain. En attendant, El Alto bouillonne comme un volcan...

Panorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la Ceja
Panorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la CejaPanorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la Ceja
Panorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la CejaPanorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la Ceja
Panorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la CejaPanorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la Ceja

Panorama sur La Paz et la vallée de la luna depuis le quartier de la Ceja

Conseils et dé-conseils

  • Malgré son prix imbattable pour le quartier, l’hôtel Sagarnaga dans le flot touristique de la rue du même nom est à éviter. Défraîchi, humide, sale passe encore mais du pain pas frais alors que les rues regorgent de stands avec de bons petits pains ronds : ça ne passe pas. Vous pouvez trouver mieux.
  • Namaste : avec un nom comme celui-là ne vous attendez pas à des protéines animales mais les cuisiniers savent décliner les spécialités boliviennes à la mode végétarienne : el pique macho entre autres. Savoureux almuerzo (déjeuner) à 25 Bolivaros. MIAM.
  • El Café del mundo pour un hamburger de lentilles et une bonne connexion wifi dans la Saganarga.
  • Enfin, Namaste et le Café del Mundo vous tenteront peut être si vous n’avez pas succombé à toutes les tentations de la street food : empanadas de queso, jus frais, kebab à la bolivienne… pour limiter les risques, nous avons été sages en optant pour la version à l’œuf. Gorgeous !
  • Pour découvrir El Alto et déchiffrer ses codes, le tour de l’agence Red Cap vaut le détour. D’autant plus que nous n’étions que deux avec le guide.
  • Sur les conseils de Robert, nous poussons les portes de l’agence Thaki tenue par des Français pour glaner quelques conseils. Si vous souhaitez, découvrir la Bolivie, Anne et Jérôme vous aideront à tracer votre chemin.
Ambiance zen de Namaste et hamburger de lentille du Café del mundoAmbiance zen de Namaste et hamburger de lentille du Café del mundo

Ambiance zen de Namaste et hamburger de lentille du Café del mundo

Publié dans bolivie

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J
En effet c'est un grand changement, je suis surtout choquée par tous ces fils qui traversent les rues. (Quelle horreur !)... J'imagine qu'à l'intérieur des téléphériques, la vue doit être superbe. <br /> Continuez de découvrir toutes ces merveilles et surtout nous en faire profiter......<br /> Bisous à tous les deux.
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N
Brutal changement d'ambiance........ Ce n'est plus le Pérou ! ! ! ! Mais vous allez vite quitter ce capharnaum pour explorer (comme vous savez si bien le faire) la nature bolivienne... Alors, à bientôt dans de belles excursions.......
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Y
Pas si beau que le lac titicaca !!!!!!!!<br /> beaucoup de monde !!!!!!<br /> beaucoup de fil électrique !!!!! un vrais dépaysement <br /> bonne continuation , et merci encore pour ce partage ! bisous
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L
Changement d'ambiance ! Pas trop difficile de passer de la paix des montagnes au brouhaha de la ville ?<br /> <br /> Il faut que j'essaye le burger de lentilles. Passionnantes cette gastronomie des Andes.<br /> Hasta luego :)<br /> <br /> PS : Où serez-vous pour Noël ?
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